mercredi 21 septembre 2011

Projet, listes de matériel

Le projet initial était de marcher depuis le Mercantour jusqu'à la Slovénie en longeant la frontière italienne, en y consacrant à peu près 1 mois par an, en 2009, 2010 et 2011.
Cet été, nous avons donc effectué la troisième et dernière partie de ce voyage en famille MUL. Du 13 au 30 juillet à 4 puis du 31 juillet au 18 août à 5 (avec une interruption d'une semaine pour un bain de soleil revigorant dans les Cinque Terre), Louis nous ayant rejoint à Bolzano. Nous avons dû modifier notre parcours au gré de difficultés imprévues: mauvais temps, problème tendineux pour Joséphine, perte de carte d'identité,... tout ce qui rend l'improvisation savoureuse ;-)
Les Dolomites ont finalement été trop rapidement traversées par un bout de l'Alta via 9 qui ne figure sur aucune carte Tobacco ni sur aucune pancarte sur le terrain. Nous y retournerons sûrement avec le matériel adéquat pour emprunter les vias ferratas. La partie Frioulane nous a également bien plu,sauvage et spectaculaire! Le temps nous a empêché de découvrir correctement la région de Bormio qui semblait attractive: dommage...

carte du parcours 2011 (de Maloja à la frontière slovène):
en 4 morceaux (plus lisible):






Matériel (3.3 kg par personne en moyenne):


Nouveautés cette année:

_jupes en poubelle et Rain cut : ça fonctionne très bien, le Rain cut servant autant de coupe-vent que de coupe-pluie ou d'apport thermique le soir au moment du repas.
_ tongs en cuir pour Joséphine: ;-) -_ On ne les reprendra pas!

_chaussures Salomon en mesh: super ventilée, bonne semelle, à racheter!

_chaussures exit aéro Salomon: j'ai trouvé "la" chaussure* qui me convient: pas chère,talon suffisant pour soulager le tendon d'achille, poids : 720 g, respire bien, semelle adhérente, souple et résistante (toujours utilisable après ce mois de rando dont un passage dans les Dolomites).
*Jusqu'à ce que je change d'avis! ;-)

_ voyage en avion pour les Toutanmeshs: sans problème, sans protection dans la soute, bâtons dans le sac, pointes vers le haut. Au retour l'hôtesse chargée des bagages nous a demandé de les passer par l'accès bagages encombrants ou fragiles: lol!! On aurait pu les prendre en bagage à main, ils passaient dans le "gabarit" de l'avionneur low-cost. En mettant tout le matériel "dangereux" en soute (couteaux, Yvette, bâtons,  piquets...) dans un seul sac, on aurait économisé 150 € sur l'aller-retour!

_ moustiquaire en organza pour Cathy et moi, cousue au tapis de sol: un rectangle d'organza cousu à la main à un rectangle de silnylon, l'oraganza étant tendu par des fils à l'abri. Cela crée des remontées de silnylon de 10 cm au sol. L'idée n'est pas mal, mais à revoir en beaucoup plus grand, c'était trop exigü et le silnylon est bien glissant par rapport au chikara...

_ moustiquaires fermées au sol: on était content de les avoir quand on a bivouaqué en vallée du fait de la présence de tiques MET dans ces contrées.

 _ réchaud à boisYvette: a suffit pour 5 et a même permis le chauffage de grandes quantités d'eau pour la toilette lors d'un bivouac. Peut être facilement et efficacement ventilé, ce qui est intéressant en altitude ou si le bois est humide. Ne prend pas de place, car il se roule autour d'une bouteille d'alcool ou 1/2 litre d'eau.
Les piquets trépied ont fini par casser: ils n'étaient pas neufs au départ.Les piquets D4 en alu léger devraient bien fonctionner pour remplacer les grands piquets Golite.

_ cuilteau: adopté définitivement, ça fait une grande cuillère pour mélanger et un excellent couteau pour faire des piquets en bois pendant qu'Yvette chauffe ou éplucher les oignons, etc...

_ micro-polaire Forclaz 20 D4: pas chère, super légère, sèche vite, est suffisamment chaude. Comme tour de cou je portait souvent ma cagoule en polaire.

_ cartes géo sur carte  SD: un peu frustrant pour le groupe qui ne peut pas lire les cartes, j'ai souvent photographié les cartes Tobacco affichées un peu partout.

_les pantalons de Joséphine et Cathy (120 g) en voile de coton "Culture beach" D4 leur ont parfaitement convenu: très légers,coupe-vent, séchage très rapide et plutôt élégants... Tout ce qu'elles attendaient d'un pantalon plutôt destiné à rester dans le sac dans la journée (short pour marcher). En tout cas bien mieux que le Pertex de l'an dernier! Comme quoi le coton, pas cher, facile à trouver, peut aussi être une solution, à condition que le tissu soit très fin.


Ce qui n'a pas trop bien fonctionné:

_le capteur solaire et le jeu de deux batteries, ensoleillement souvent insuffisant et appareil très sollicité pour la consultation des cartes géo. J'ai complété avec deux piles au lithium à Cortina (très bonne durabilité)

_les bâtons de marche étaient trop courts pour nos V inversés sous l'abri. Nous avons regretté les bâtons de marche nordique de l'an dernier (145 cm max)

_les Doypacks c'est pratique mais c'est fragile: ça finit par fuir au niveau du bouchon.

Listes: (+ 2 bâtons trois brins D4 par personne)




vendredi 16 septembre 2011

Maloja - Bolzano

13 juillet

Nous arrivons en train à Chiavenna, au pied du col de Maloja, côté italien. Nous avons choisi de rejoindre notre point d'arrêt de l'an dernier par les chemins de fer italiens, ceux-ci étant beaucoup plus économiques que leurs homologues suisses. De la gare, nous faisons du stop sous la pluie (ça commence bien!) jusqu'au camping de Chiavenna. Très bon camping et très bonne pizzéria à proximité ("La panthère rose" : 5.5 € la pizza succulente!!).

14 juillet (+ 753 m)

Bus postal jusqu'à Maloja, le  temps est menaçant, le plafond très bas... Nous retrouvons la supérette de l'an dernier et pique-niquons sous le même abri. A l'épicerie, nous repérons un randonneur avec un énorme sac qui fait également le plein, nous le plaignons de devoir traîner une telle quantité de matériel. Après avoir emmagasiné 2,5 jours de nourriture en Francs suisses (bonjour l'addition!), nous nous dirigeons vers le col de Muretto afin de rallier Poschiavo. L'objectif étant de rallier Bolzano en 15 jours afin d'y retrouver Louis qui débarque du Togo.
Ensuite nous prévoyons d'emprunter l'Alta Via n°9 puis la Traversata Carnica jusqu'à la frontière slovène , objectif terminal.
 La pluie reprend alors que nous commençons la montée. Tout est sur-emballé dans des sacs poubelle et nos Rain-cuts prouvent leur efficacité. Alors que nous atteignons le Plan Canin, les gouttes s'estompent, ce qui nous permet d'attaquer les pierriers et névés du col dans de bonnes conditions. Le col passé à 2562 m, nous cherchons un endroit pour bivouaquer . Nous trouvons notre bonheur plus bas, à 2000 m, au bord du sentier militaire, aux alentours de 21 h, à l'Alp del Orro.


15 juillet Alp del Orro-Piste de ski Passo Campolungo (6 h 30 + 500 m - 400 m)

Je me réveille en fanfare, mais hélas beaucoup trop tôt pour mes compagnes de rando: elles n'émergent que deux heures plus tard ... La guerre des nerfs est commencée ;-) Il pleut pendant le petit déjeuner, mais vers 10 h 15 le soleil réapparaît et ne nous quittera pas de la journée! Nous partons par un sentier en balcon face au Monte Disgrazia ( pas spécialement disgracieux du haut de ses 3678 m) , il est toutefois masqué en partie par les nuages. Le sentier, à peine tracé, nous conduit à l'Alp Fora, puis nous suivons une piste jusqu' l'Alp Entova (alp : bergerie) Nous descendons ensuite à 1660 m puis remontons au Lac Palù, à proximité d'une station de ski. Nous grimpons par le Passo Campolungo (par une piste de ski) puis redescendons une autre piste jusqu'à 1900 m pour bivouaquer. Cathy a souffert un peu du mollet lors des ascensions :-( On espère que ça ne va pas s'aggraver et nous obliger à une interruption comme l'an dernier avec le genou de Joséphine...


Le Monte Disgrazia dans les nuages

 Sentier peu fréquenté mais bien fleuri!
 Alp Entova

 Fresques murales sur une ruine à côté du lac Palù


 Encore un magnifique village d'alpage constitué de maisonnettes en pierres sèches
 Yvette au boulot!
Un coin de bivouac tout à fait correct...

16 juillet Passo Campolungo - Passo di Confinale (5 h + 800 m )

Comme on s'est couché vers 22 h, le réveil est plus facile et plus tôt, Cathy sortant de l'abri vers 8 h... Temps ensoleillé pour le petit déjeuner , on parvient à sécher complètement les couettes et abris avant de les emballer. Nous démarrons à 9 h 50. Hélas la pluie nous accompagne pendant ces 2 premières heures, le moral déclinant, nous décidons de manger dans un refuge au lieu de pique-niquer, histoire de sécher un peu aussi! Vers 13 h 30, nous repartons vers le col de Confinale, clopin-clopant car Joséphine a mal au genou et Cathy au mollet, quant à Apolline, le moral n'est pas au beau fixe... Nous longeons deux grands lacs de barrage, théoriquement avec vue imprenable sur les glaciers sud de la Bernina, malheureusement, la couche nuageuse ne nous concède que des parcelles de paysage. Arrivés à l'Alp Gembre, splendide village de bergeries, le sentier gravit les Alpages jusqu'au Passo Confinale (2657 m) au-dessus duquel trône le bivacco Anghileri-Rusconi, d'un beau rouge vif surligné de jaune. Très bien équipé, 9 couchettes avec couvertures et même oreillers! Gaz, plaques de cuisson, pharmacie : très sympa. Du coup on profite de l'hospitalité italienne et on y passe la soirée. Dehors, de fortes bourrasques et la pluie qui fouette les tôles nous confortent dans notre choix! Cette structure métallique sur une crête est protégée par des para-foudres, du moins c'est ainsi qu'on a interprété les câbles reliant les parois au sol...














17 juillet Passo de confinale (I) - Poschiavo (CH) 

Après une excellente nuit, nous repartons dans la brume, après avoir revêtu nos armures souples: jupe en sac poubelle et Raincut. Apolline et moi avons déjà testé l'ensemble, Cathy et Joséphine se laissent convaincre de tester la jupe dans cette descente sans doute peu fréquentée ;-) . A un carrefour, deux directions proposent de nous amener à Poschiavo, ville suisse où nous allons faire nos courses: Somdoss ou Val. Nous optons pour Val qui semble plus direct sur la carte. En fait, le balisage est très bon, mais le sentier quasiment absent si bien qu'on se retrouve à galérer dans l'herbe à mouton, les rhodos et des dalles de schiste glissantes. Les pieds trempés mais intacts, nous arrivons à la hauteur d'un berger et de son troupeau qui nous indique la direction de Poschiavo. A partir de ce moment, c'est par un sentier fraichement entretenu par les moutons que nous avançons.Nous atteignons une piste qui continue à longer le torrent. Une voiture nous double puis fait demi-tour, ayant pitié de nous qui marchons sous la pluie, sa conductrice propose de nous amener au camping de Poschiavo. Reconnaissants devant une telle solidarité, nous acceptons, économisant ainsi 1 h de descente (première tache sur le contrat déontologique du marcheur pur et dur :-(
Au camping, l'accueil est excellent, les sanitaires exemplaires. Nous sommes voisins avec le marcheur lourdement chargé entraperçu à Maloja. Nous lions connaissance avec lui, échangeons sur nos expériences respectives, comparons notre matériel. Il est épaté du poids de nos sacs par rapport au sien : 17 kg! Quant à nous, nous sommes admiratifs de sa carrière de Globe-trotter nature: Tibet Asie centrale et retour en Europe à VTT, traversée de la Nouvelle Zélande et en ce moment un projet de tour de Suisse à pied d'un an par tous les tours et détours (6 000 km au total). Il allie désormais le land art et la rando, auteur d'un livre présentant ses réalisations. L'hiver, il construit fréquemment des igloos dont le plus haut à 4000 m lors d'une hivernale à skis sur le Mont Blanc... (Ivo Moosberger; son site:naturschauspiel)




 le cheval du berger
 Joséphine, Apolline,Cathy et Ivo  (le lendemain de cette journée pluvieuse)

18 juillet Poschiavo-train vers Levanto (Cinque Terre)

On abandonne provisoirement notre rando... Ras le bol de la pluie et surtout prévisions très mauvaises pour les jours à venir ( neige à 2000 m), nous décidons de faire un séjour au soleil en profitant des prix très bons marchés des chemins de fer italiens. Direction Milan puis Levanto pour quelques jours dans le parc des Cinque Terre. Quelques photos de cet endroit paradisiaque du côté de La Spezia, cinq villages reliés par des sentiers et le train au ras des flots:
Evitate i rumori inutili ...









 Water polo dans le port










25 juillet (Bormio - sentier Col di Gavia 6 h +  900m)

Après cette escapade revigorante nous revenons en train puis bus à Bormio, à une grosse journée de marche de la vallée de Poschiavo. Encore un coup de canif dans la continuité de l'itinéraire mais nous n'avions pas envie de retourner à Poschiavo... et les magasins sont quand même moins chers en Italie! Après une nuit au camping de Valdisotto, nous effectuons le retour vers Bormio à pied, le stop ne fonctionnant pas.Les provisions sont effectuées pour 2 jours, car nous comptons rejoindre le village de Peio en passant par San Catarina Valfura puis un col à 3100 m au-dessus du col de Gavia. Après 6 h de marche principalement dans les bois, nous bivouaquons sur le sentier à 1970 m. Au menu polenta (aux champignons-persil + lardons et oignons rouges+Grana Padana + concentré de sauce tomate), tout cela mitonné sur Yvette au feu de bois...
Cela redonne le moral, le temps s'annonçant, hélas toujours bien gris, froid et pluvieux.
[Joséphine a profité de son séjour dans les Cinque Terre pour soigner sa tendinite au tendon d'Achille (elle s'y est acheté une magnifique paire de tongs en cuir à talon afin de soulager son pied et a fait toutes les randos sur les sentiers côtiers avec). Il semble que cette douleur soit due au frottement sur la couture horizontale présente dans toutes les chaussures hautes au niveau du talon...]
 Bormio



 Au réveil, un rayon de soleil...

26 juillet  Col Gavia - Val Malsa  6 h 30 (+ 700m - 1000 m)

Au lever, nous sommes agréablement surpris par un ciel dégagé malgré les prévisions météo. Nous nous dirigeons vers le col di Gavia (2650 m) par des sentiers déserts et éloignés de la route très fréquentée par des motards et cyclistes. Joséphine souffre beaucoup de son tendon d'achille et nous décidons de ne pas tenter les pierriers qui permettent d'accéder aux cols à plus de  3000 m de la crête que nous longeons sur notre gauche et donc d'abandonner encore une fois le trajet prévu initialement par le Val di Peio et Val di Rabbi... Ce qui fait que je n'ai plus aucun extrait de carte qui va correspondre à notre trajet. Au refuge proche du col nous examinons une carte Tabacco affichée (comme c'est souvent le cas en Italie) et descendons le col Gavia (glacial) par des sentiers sauvages peu fréquentés et dons glissants.A la température affichée sous abri: 5°C + vent : ça caille!! Nous parvenons au très joli Val di Malsa, et suivons le torrent jusqu'à 1675 m où nous bivouaquons à côté de tables de pique-nique.




 Corno dei tre Signori (3350 m)
 Grand Zebru (3851 m)

 On marche un peu sur la route, les mains dans nos chaussettes de rechange...Et dire qu'il y a des cyclistes qui passent les cuisses à l'air!








 27 juillet Val  Malsa - Passo del Tonale 6 h 30 (+ 500 m - 300 m)


Joséphine décide de marcher avec ses tongs en cuir pour soulager son tendon, elle ne supporte plus le contact de l'arrière de sa chaussure. Nous empruntons des pistes, quelques sentiers, voire une piste de ski alpin à l'approche du Passo del Tonale, la plus horrible station de ski que nous ayons jamais vue .Nous ne trouvons aucune paire de chaussures qui convienne dans les boutiques on continue donc ainsi, toujours par des pistes forestières. Nous nous arrêtons bivouaquer dans une clairière à 1590 m. Juste à temps, puisque les nuages se libèrent brutalement et nous obligent à manger aux abris! (sauf  moi, délégué à la cuisine au feu de bois sous un arbre qui me protège  peu de la pluie). Les spaghettis sont "al dente" malgré tout!

 Fonte Sant Apollonia
 On ne trouve pas que des champignons dans ces bois:
 Le beau village de Pezzo (et son épicerie):


 Passo di Tonale :-(





28 juillet Passo di Tonale - Dimaro
(7 h - 775 m)

3 jours pour rejoindre Bolzano sur ce circuit non prévu! Pas de temps à perdre: J'avance ma montre d'1heure et tout le monde achève le petit déj à 8 h 15: Ouf!... Mon forfait avoué, on me promet vengeance pour cette ignoble tromperie!! Les moustiques contribuent à l'agacement général ;-) Le temps est  heureusement ensoleillé et nous apercevons les sommets de l'Adamello ( Parc national à 3500 m recouvert du plus grand glacier d'Italie). Apolline achève "l'Etranger" en mangeant ses céréales ( rien à voir avec la ligue du Nord ;-)
Par des pistes VTT et des pistes cyclables, nous avançons vite vers l'Est. Ce fond de vallée imposé par le tendon de Joséphine s'avère une bonne option: le temps est bouché sur les hauteurs et des orages se déclenchent dans l'après-midi sur le Val di Rabbi qu'on devait parcourir. En bas, nous alternons les averses et les passages ensoleillés. A Mezzana, on achète des chaussures basses en mesh Salomon à talon réglable : exactement ce qui convient à Joséphine! Nous poussons jusqu'au camping de Dimaro (pas d'endroit de bivouac) . Les deux moments forts de la journée ayant été/
_le pique-nique ( miel de rhodo et fromage bio succulent d'un agriturismo, yaourt fermier excellentissime => nous conserverons les deux bols en polypropylène pour le reste des vacances)
_ Ma traversée d'une route en sac poub-rain cut en soulevant la jupe et découvrant mes mollets poilus devant une Audi stoppée en plein élan, les passagers étant écroulés de rire à ma vue!





 Un jardin bien décoré:







29 juillet Dimaro - Sarnonico ( 6h - 25 km)

Départ à 10 h 45, de Dimaro, on repart sur la piste cyclable qui parcourt le fond de ce Val di Sole, longeant un torrent. A perte de vue, des vergers de pommiers, grande spécialité de cette vallée... Toujours de gros nuages et de la pluie sur les hauteurs, on n'est donc pas trop mécontent de se trouver là même si la sauvagerie n'y est plus tout à fait. Nous regrettons de ne pas pouvoir glisser en roller sur ces revêtements parfaitement lisses. Tout est organisé pour les circuits de cyclo-tourisme: abris avec tables de pique-nique, navettes spécial cyclos en bus ou en train. Au bout de 17 km plein est, nous parvenons au Ponte Mostizzolo. Là, plus de piste, mais une route très fréquentée sans bas-côté, très stressant! Au bout de 3 km sur cette route dangereuse, nous nous arrêtons à Livo pour acheter des fruits et réfléchir... Hélas, pas d' "alimentari", ouverture à 17 h l'après-midi. Cathy refuse de poursuivre dans ces conditions. On opte pour le stop jusqu'à Revo (5 km) . Là, le plan B prévoyait de monter par une petite route vers Sarnonico où il y a un camping (8 km). Re-négociations, discussion et finalement bus jusqu'au camping où ne payons que pour une tente en reliant nos deux abris avec le Chikara tendu sur la cordelette les reliant (46 € quand même malgré cette ruse de Sioux).
 Joséphine retrouve le sourire avec ses nouvelles chaussures (les autres ont été abandonnées au camping)

 Une passerelle pour piste cyclable!

 Le petit train qui parcourt le Val di Sole
 L'ami a senti nos couettes en duvet et veut venger ses congénères...




 Sarnonico

 Apolline fait la cuisine!

30 juillet Sarnonico - Bolzano (6 h 30 + 800 m - 800 m)

Nous empruntons le "Waldheim Passagerio" pour quitter Sarnonico, croisons le "Sissipromenade" et évoluons dans de belles futaies de sapins sur des sentiers moelleux. Nous nous dirigeons vers la Forcalana, passage dans la petite muraille calcaire qui ceinture la plaine de Bolzano de ce côté. Nous suivons le sentier 514 ... Nous n'avons pas de carte en papier depuis Bormio et nous nous guidons en photographiant les cartes Tobacco intégralement affichées un peu partout dans les commerces, refuges... Nous croisons des cyclistes à qui nous demandons notre chemin et ils nous répondent en Allemand.
_"Deutsch?"
_"Nein, Italian, aber sprechen Deutsch!"
[ le Haut Adige, auquel appartient Bolzano, est une région d'Italie germanophone à 75%, italophone à 24.5% et Ladine (langue romane) pour le reste.]
Nous pique-niquons vers 1490 m, au départ du sentier indiqué "EE" (alpiniste randonneur expert). Cette indication inquiète les filles qui sont rassurées par les paroles d'un randonneur italien qui  y descend: "Il faut juste faire attention, pas de grand danger!"
Effectivement, le sentier très étroit et raviné descend très raide par une combe. Les endroits périlleux étant sécurisés par des câbles ( à éviter par temps de pluie tout de même). A l'horizon, les Dolomites apparaissent, majestueuses. Le sentier se déroule en lacets serrés ; le contraste est très fort entre les pierres d'un blanc éclatant et la forêt sombre. Nous arrivons bientôt dans la banlieue (chic) de Bolzano: immenses demeures du 16ème siècle pour la plupart, entourées de murs hauts. On aperçoit dans une brèche une réception: deux jeunes filles en tenues de soirée servent des invités sous une tonnelle...  Nous prenons le bus pour rejoindre le centre de Bolzano et demandons où se trouve le camping (en Allemand). Par chance, le *camping Moosbauer est situé à proximité de l'hôpital! En effet, Louis, de retour du Togo, vient de nous informer par téléphone a consulté un médecin à Paris qui lui conseille de faire le test du paludisme (légère fièvre, bronchite). Nous passerons une bonne partie de la journée du lendemain avec lui aux Urgences à Bolzano. Par chance, pas de trace de malaria dans son sang, il va pouvoir se joindre à nous pour la suite du voyage!

[*camping Moosbauer: très bon camping, nickel, piscine, restau, accueillant et DIDACTIQUE: pour ne pas séjourner idiot, partout des panneaux trilingues expliquant les particularités de la région. Dans les douches, de très grands posters plastifiés montrant les coins à ne pas rater... Au-dessus des urinoirs, des niches présentant des objets (là ça devient comique!!:-)]














 Nature morte au cuilteau: